Le manoir de la famille Aubert de Gaspé, vers 1900. Dans l'oval rouge, on peut voir le caveau à légumes.
Le caveau à légumes servait à entreposer, de l’automne jusqu’à la nouvelle récolte, des fruits et des légumes, notamment des pommes de terre. Les gens d’ici appelaient d’ailleurs ce bâtiment, « le caveau à patates ». Probablement qu’on y conservait aussi des carottes et des navets, ainsi que des pommes. Les seigneurs de Gaspé entretenaient d’ailleurs deux vergers au nord-est du manoir. Enfin, il n’est pas impossible que le bâtiment ait également fait office de glacière. En hiver, lors de doux temps, on s’y rendait pour y faire quelques provisions. Les surplus étaient vendus sur le marché de Québec.
Le caveau à légumes du domaine seigneurial des Aubert de Gaspé, à Saint-Jean-Port-Joli.
L’édifice de pierres avec une couverture de madriers de cèdre est encastré dans une butte de sable et recouvert de terre de manière à y conserver la fraîcheur et une température uniforme. Pour cette raison, on y accède par une double porte d’entrée. Après avoir ouvert la première porte et l’avoir refermée derrière soi, on ouvre la seconde porte qui est également refermée aussitôt. Ainsi, le froid ou la chaleur ne s’engouffrent pas dans le caveau. Autrefois, on y pénétrait muni d’un fanal. Enfin, un conduit d’aération permet d’exercer un certain contrôle sur la température et le taux d’humidité.
L'entrée du caveau à légumes des Aubert de Gaspé, à Saint-Jean-Port-Joli.
Le caveau à légumes, au début des travaux de reconstruction en 2004. Une partie de la végétation a été enlevée et on peut voir que le mur pignon nord s'est en partie effondré.
Le caveau du domaine seigneurial fut construit vers le milieu du XIXe siècle. Il a fait l’objet d’une rénovation par la Corporation Philippe-Aubert-de-Gaspé en 2004-2005.
Le caveau à légumes lors de sa reconstruction en 2005. On voit ici le mur sud et le portique d'entrée.
La conservation des aliments
Les pommes de terre accaparent la majorité de l’espace dans le caveau. On les conserve dans de grands « carreaux » entourés de planches dont le plancher est ajouré pour une bonne circulation d’air. On les y entasse en vrac. Il y a aussi un carré pour les navets dont on coupe la racine pour retarder la germination. Ce carré est généralement installé dans l’endroit le plus frais, c’est-à-dire près de la bouche d’aération. Un autre carré est réservé pour les carottes. Celles-ci sont conservées dans du sable fin ou du bran de scie.
L'intérieur du caveau à légumes du domaine seigneurial des Aubert de Gaspé, à Saint-Jean-Port-Joli.
Les choux, légumes difficiles à conserver, sont emmagasinés de la façon suivante : après les avoir arrachés de terre avec leurs racines, on les suspend, la tête en bas, à une poutre à l’aide de petites cordes. Les pommes font l’objet d’un traitement spécial. Comme elles prennent facilement le goût des légumes si elles n’en sont pas bien séparées, on les enveloppe de papier journal et on les place dans des tonneaux que l’on dépose dans un coin du caveau. Le caveau à légumes pouvait aussi servir à entreposer des viandes, notamment du lard salé dans des barriques, du beurre dans des tinettes ou du poisson salé : anguilles et morues.
Le caveau à légumes du domaine seigneurial des Aubert de Gaspé, à Saint-Jean-Port-Joli.
Le caveau à légumes se trouvant sur le site du manoir seigneurial des Aubert de Gaspé, à Saint-Jean-Port-Joli. La photo a été prise avant la construction du Musée de la mémoire vivante, en 2006.
Le Musée de la mémoire vivante, durant l'hiver, en 2013. À la gauche du bâtiment, on aperçoit le caveau à légumes des Aubert de Gaspé.
Source : Musée de la mémoire vivante
Collection : Musée de la mémoire vivante (Photographe : Judith Douville)